Une coupe rase à Jouy-le-Moutier, au coin du Chemin du Cordon et de la rue d’Ecancourt sur la forêt départementale de l’Hautil, partie Val d’Oise, a choqué les riverains et les hautillois. Elle s’ajoute à de nombreux autres prélèvements effectués depuis environ 4 ans.
Depuis début mars un nouveau chantier en forêt a surpris et inquiété les usagers et habitants du Massif de l’Hautil.
Une coupe totalement rase a été effectuée sur la commune de Jouy-le-Moutier, au coin du Chemin du Cordon et de la rue d’Ecancourt, laissant une béance en entrée de forêt à droite lorsqu’on descend de l’Hautil vers Jouy-le-Moutier.
L’association s’en est émue par courrier le 24 mars auprès du Maire de Jouy-le-Moutier et des responsables au Conseil départemental du Val d’Oise. Ils nous ont répondu. Ils ont promis de revenir prochainement vers nous ; nous vous informerons bien sûr des suites de ce dossier.
Plus généralement, nous constatons que, peu à peu, cette belle forêt du massif est grignotée.
Le massif forestier de l’Hautil se situe à cheval sur 2 départements, le Val d’Oise et les Yvelines, sur une quinzaine de communes. Sa gestion est très morcelée car il y existe de nombreuses parcelles privées.
C'est un ensemble de plus de 1 200 hectares qui comporte deux ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Faunistique et Floristique). Le Conseil départemental du Val d’Oise possède et gère 135 hectares de forêt sur le massif de l’Hautil.
Au regard du réchauffement climatique, les forêts ont toutes besoin d’être protégées - et exploitées - bien différemment des plans et programmes précédemment émis. En effet, les phases de sécheresses sont plus longues et plus accentuées, les périodes de pluie également. Ces évolutions sont imprévisibles dans le courant de l’année : les sécheresses hivernales peuvent se prolonger au printemps, les pluies incessantes peuvent arriver en mai ou en juin, tout est improbable.
Or une forêt ne peut se protéger que si elle est bien couverte et suffisamment dense. Elle doit aussi posséder des essences variées. Dans ces conditions, ses capacités de résilience sont plus importantes.
Au contraire, une forêt qui a perdu trop de grands sujets (les grands arbres) ne pourra pas se reconstituer, ni naturellement, ni par des plantations qui ne peuvent réussir face aux épisodes météorologiques anarchiques.
On peut en voir déjà plusieurs exemples sur le massif de l’Hautil.
Que ce soit au niveau de la forêt de Saint-Germain en Laye ou le long de l’A13, les arbres qui sont tombés en grand nombre lors de la tempête historique de 1999 n’ont toujours pas fait place à de la « forêt » au bout de près d’un demi-siècle. Il faudra attendre encore 40 à 60 ans pour y voir des sujets matures, dans le meilleur des cas.
Les plans de coupe sont des décisions qui engagent l’avenir sur le long terme. Prenons soin de nos grands arbres, même dans nos jardins, prenons soin de la forêt et demandons aux gestionnaires de prendre en compte la nouvelle donne du réchauffement dans leurs plans de gestion et dans leurs programmes.
La forêt est un écosystème qui nous protège. A l’Hautil, le rafraichissement naturel constaté pendant les périodes chaudes est de l’ordre de 2 à 3° Celsius en moins qu’en plaine.
On connaît bien le rôle indispensable de la forêt sur le climat, elle permet par évapotranspiration de créer des nuages (cf. les grandes forêts primaires, mais aussi de plus petites comme la nôtre) ; elle permet l’absorption et la filtration de l’eau dans les sols, elle abrite une riche faune et flore, gages de biodiversité. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans un prochain article.
La forêt ne doit pas constituer uniquement une source de profit par l’abattage d’arbres, même s’il est bon de l’entretenir ... plus durablement.
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