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Vidéoprotection municipale à l'Hautil, bonne ou mauvaise idée ?

  • Bien Vivre à l'Hautil
  • il y a 2 jours
  • 4 min de lecture

Un projet de vidéoprotection à l’Hautil, souhaité par la municipalité de Triel-sur-Seine, soulève à juste titre des interrogations auprès des habitants concernés.

Chaque cambriolage conduit à une augmentation du sentiment d'insécurité que d'aucuns pensent contrer par le développement de la vidéoprotection. Que celle-ci puisse diminuer ce sentiment d'insécurité pour certains c'est un fait. Diminue-t-elle réellement l'insécurité, rien n'est moins sûr.


Question : peut-on mettre en œuvre de la vidéoprotection pour éviter les cambriolages, est-ce réaliste, à quels coûts ? N'y a-t-il pas d'alternatives ?


La vidéoprotection est municipale et publique

La terminologie est importante, comme toujours. Sur la voie publique et dans les établissements recevant du public, la loi n'autorise la vidéoprotection que pour des finalités précises et/ ou dûment justifiées. A savoir, la protection des bâtiments et installations publics, la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés à des risques d'agression ou de vol ou à des actes de terrorisme, à laquelle se rajoute la constatation des infractions aux règles de circulation pour la voie publique.

C'est pourquoi l'on trouve des caméras à la gare de Triel, dans les principaux parkings ou au Parc Municipal.


La vidéosurveillance, c’est le domaine privé

La vidéosurveillance d'une habitation ou d'une copropriété est uniquement du ressort de l'espace privé. Chaque particulier peut installer une caméra à l'entrée de son domicile à condition de ne pas filmer la voie publique.


Des caméras sur l’Hautil ?

Concernant plus particulièrement l'Hautil il serait donc tout à fait possible d'installer des caméras pour protéger les installations des stades ou du Parc aux Etoiles. De même dans les lieux publics où se constituent régulièrement des dépôts sauvages. Ou encore penser à un radar au feu rouge de la rue de la Chapelle, lieu où des infractions très graves en termes de sécurité routière ont pourtant lieu quotidiennement !


Installer de la vidéoprotection pour protéger les habitations, bien qu'en dehors du champ de la vidéoprotection communale comme nous l'avons vu, ferait-il sens ? Assurément non, la moitié des habitations de l'Hautil étant situées en lisière de forêt, la caméra plantée devant le domicile de l'usager n'aurait que peu d'effet en termes de dissuasion.


Combien de caméras faudrait-il pour couvrir la totalité du quartier qui s'étale le long des 2,3 km de la RD22, sans compter le CD2 et tous les axes secondaires ? Pour quel coût ? Si des caméras devaient être installées sur l'Hautil, elles conduiraient à déplacer le problème sur les zones du quartier non équipées, et qui ne le seront jamais pour raisons budgétaires. Car la vidéoprotection a un coût très important pour les communes, tant en investissement qu’en fonctionnement.


Par ailleurs, le système de vidéo en place n'est pas exploité en temps réel ; il n'y a pas un agent de la police municipale, assermenté, derrière les écrans 24h/24h passant tout son temps à scruter les caméras. Ce système est réservé aux communes importantes disposant d'effectifs conséquents ou mutualisant les moyens. Il s'agit donc d'un traitement différé des images, utilisé pour tenter de reconnaître les auteurs de tout acte de malveillance après coup.


Il ne faut donc pas croire que mettre des caméras va régler le problème des cambriolages. Même si ça peut aider à la marge à élucider des enquêtes, cela n'empêche pas la délinquance.

Un rapport complet publié en fin 2021 par le Centre de Recherches de la Gendarmerie Nationale, donne un résultat sans appel : 1% des enquêtes judiciaires sont résolues grâce aux enregistrements de vidéoprotection et seulement 7% des affaires de cambriolages sont résolues.


Quelles alternatives ?


Augmenter la fréquence des patrouilles de la police municipale semble plus efficace pour lutter contre l'insécurité et ramener un peu de quiétude.


Chacun peut aussi agir pour limiter les risques. Certains laissent leur chien monter la garde dans leur jardin. D'autres installent des alarmes, des caméras, voire souscrivent à de la télésurveillance.


La Municipalité de Triel propose ainsi une subvention de 100 euros pour s'équiper. Et puis chaque été, elle met en place une « Opération Tranquillité Vacances » pour sécuriser et veiller sur vos logements vacants le temps de votre absence. Vous trouverez ci-dessous les détails et les conseils pour éviter les cambriolages.


De bonnes relations de voisinage sont aussi un excellent moyen de se protéger. De même, nourrir les animaux ou arroser les fleurs de vos voisins permettent d'assurer une présence.

Même si c’est contre intuitif, des clôtures moins hautes et moins "opaques", laissant plus visibles les intrus, permettent aussi de limiter les risques.

Sans oublier quelques règles de bon sens, comme fermer son portail même pour une courte absence, ou ne rien laisser dans son jardin qui permette aux voleurs de pénétrer chez vous, comme une échelle…


L’Hautil est un hameau plutôt tranquille. Compte tenu des coûts importants d’un tel système et du peu d’appétit de nombreuses personnes à la surveillance généralisée, une consultation exhaustive de tous les habitants du hameau devrait être envisagée.


A chacun de se forger son opinion.



Carrefour de la Chapelle
Carrefour dangereux à l'Hautil

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