Du hameau de l’Hautil jusqu’à la fin du chantier entamé sur le Chemin communal des Picardes à date, nous avons constaté jeudi 7 décembre que 467 arbres ont déjà été coupés. Et le chantier se poursuit…
C’est à n’y rien comprendre… Mais, que nous disait le maire de Triel-sur-Seine sur ce projet ?
Reprenons les informations données, ou récupérées :
en septembre 2022 : « zéro arbre coupé »,
début juillet 2023 dans l’appel d’offres : « 299 arbres coupés »,
début septembre 2023, « seuls 10 arbres » devaient être abattus.
Que comprendre ? Pourquoi tant de versions d’un tel projet ?
Nous n’en connaissons finalement toujours pas les tenants et les aboutissants, malgré nos demandes réitérées.
Les arbres coupés autour du Chemin des Picardes sont composés en majorité de châtaigniers et de chênes avec quelques jeunes hêtres et charmes. Globalement, ils sont sains, même si une toute petite proportion peut apparaître sénescente ou desséchée.
Ce sont, ou plutôt c’étaient, de beaux arbres, la plupart avec une circonférence comprise entre 60 cm et 150 cm. La plupart des arbres coupés l’ont été à diverse hauteurs : entre 50, 70 cm à 1,20 mètre au-dessus du sol.
Une autre constatation : ni le marquage, ni les coupes n’ont été effectuées par des forestiers professionnels. Le matériel utilisé n’est d’ailleurs pas adapté au travail en forêt car il ne comporte pas les protections habituelles.
Des sols bouleversés, tassés
Hormis le chemin élargi dont la terre a été tassée par les engins, une partie du chantier a retourné et bouleversé une surface de sol forestier importante en marge du tracé.
A noter, quelques arbres sont marqués (en vert, en rouge) alors qu’ils se situent sur des parcelles privées. Nous n’en savons pas la signification, elle n’est pas celle du marquage forestier.
Quels impacts sur la biodiversité et sur les espèces protégées ?
Nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer nos craintes à ce sujet dans nos précédentes communications. Evidemment, la flore et la faune seront perturbées par l’augmentation de la présence humaine, par la pollution lumineuse - en plein espace boisé classé (EBC) et sur deux ZNIEFF, zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique - et par les véhicules à moteur qui ne manqueront pas de s’en donner à cœur joie.
Un projet très coûteux pour nos deniers publics, mais pas que…
Ce projet devrait, selon le maire, bénéficier de subventions publiques. Pourtant le tracé situé en pleine zone de prévention des risques d’effondrements (PPR de 1996) ne parait pas remplir toutes les cases.
Jusqu’alors c’était un petit chemin, avec une partie très pentue, assez peu utilisé par de rares promeneurs, vététistes et cavaliers.
Demain, l’aménagement de ce chemin en dur avec de l’éclairage va-t-il participer à la mise en sécurité incendie de la forêt ? Sur son propre tracé sans doute, puisqu’il est déjà alimenté par un réseau d’eau souterrain entre le château d’eau en amont et la ville en aval. Mais il ne pourra préserver le reste de la forêt…
Une forêt résistante est une forêt diversifiée, dense et suffisamment âgée
Pour préserver la forêt il s’agit surtout de la conserver humide, donc naturellement dense, donc d’y abattre très peu d’arbres. Dès qu’on « ouvre le milieu » - comprenez abattage de plusieurs arbres d’une zone faisant entrer la lumière - et depuis que le réchauffement climatique produit ses effets, les arbres restants se dessèchent, à l’Hautil, comme ailleurs.
Les animaux apprécieront. La flore aussi.
Rappel : nous appelons à signer notre pétition.
Associations soutenant cette pétition :
ADIV Environnement
Bien Vivre à l’Hautil
Bien Vivre à Vernouillet
Les Ecolibris - Rive gauche
Triel Environnement
Un Vélo qui roule
FNE Ile de France
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