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Bien Vivre à l'Hautil

Objectif, mieux protéger la forêt à l'Hautil

Dernière mise à jour : 27 juil. 2023

Inédit : la synthèse des données faunistiques du Massif forestier de l’Hautil


Pour la première fois sur l’ensemble du massif de l’Hautil, l’état des connaissances des données de la faune, en particulier des oiseaux, des batraciens et des libellules a été présenté aux acteurs du territoire. Cette opération totalement inédite a été organisée grâce à un partenariat noué entre le groupe VBS (Vexin Basse-Seine) de la LPO et l’association Bien Vivre à l’Hautil.



Monsieur le Maire d’Evecquemont, Christophe Nicolas, a accueilli avec son équipe la cinquantaine de personnes présentes. Le public était constitué d’élus parmi les seize communes qui sont parties prenantes de ce massif forestier, mais aussi de responsables du Parc Naturel Régional du Vexin français, de l’Agglomération de Cergy-Pontoise, des Conseils départementaux du Val d’Oise et des Yvelines et de représentants du Conseil régional. Les représentants de la CU GPSEO n’ont pu finalement rejoindre cette réunion. Plusieurs associations d’environnement impliquées dans la protection de la forêt, mais aussi des intervenants de la gestion forestière et de la protection du territoire étaient également présents.


Parce que la forêt le vaut bien !

Les associations et de nombreux élus voudraient améliorer de façon pérenne la protection du massif forestier de l’Hautil.

En effet ce massif situé au Nord-Ouest de l’Ile-de-France, à cheval sur 2 départements – les Yvelines et le Val d’Oise - sur 16 communes et deux EPCI (la Communauté d’agglomération Grand Paris Seine et Oise et l’agglomération de Cergy), ne possède pas de statut de protection particulier. Sur une surface de 1 250 hectares, il comprend une forêt domaniale de plus de 350 ha. La partie de forêt sur le Val d’Oise est départementale. Celle au-dessus de Maurecourt et d’Andrésy est à la Région, et le reste est soit communal, soit privé. La forêt comprend aussi des biens vacants sans maître.


Fin 2019, l’association Bien Vivre à l’Hautil avait proposé l’examen d’un classement en forêt de protection. Et, il y a plus de 10 ans, plusieurs associations dont le collectif CAPESA avaient déjà travaillé sur ce dossier. En effet, ce massif forestier, véritable poumon vert de notre région et important réservoir de biodiversité est aussi la source de nombreux services écosystémiques rendus par la forêt, plus indispensables que jamais à notre territoire dans ce contexte de réchauffement climatique.


De facto, les forêts et boisements, mais aussi les arbres en ville, sont essentiels par les multiples « services » qu’ils rendent. Ainsi, ils absorbent l’eau à la parcelle, la purifient et ont des interactions positives avec les sols. Par leur évapotranspiration et leur ombrage, ils servent de climatiseur naturel – ceci est désormais particulièrement important – rafraichissant l’atmosphère environnante et créant des flux d’air appréciables. Leur rôle est essentiel pour la protection du climat : non seulement ils créent des nuages par évapotranspiration, mais ils stockent, tant que leur milieu est en bon état, une partie du CO² que l’activité humaine produit. Enfin, ils hébergent une grande biodiversité, animale et végétale. Et bien sûr, une fois arrivés à maturité (pour les feuillus, il faut au moins attendre un demi-siècle), quelques arbres choisis avec soin pour être prélevés sans détruire l’écosystème nous offrent leur bois, utile à la construction et au chauffage.


Pour continuer à rendre ces services vitaux, la forêt devra impérativement être gérée avec plus de précautions. L’exploitation du bois devra diminuer. La protection de nos ressources naturelles en dépend. De l’état de nos forêts dépend leur capacité à demeurer des puits de carbone indispensables au stockage de CO², alerte le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat (publié le 28 juin 2023).


Sur le massif de l’Hautil, les résultats pour la biodiversité sont très intéressants


Au sein du Groupe VBS de la LPO, Marine Sanchez a mené et présenté l’étude faunistique.

Le nombre d'espèces observées sur le massif forestier de l’Hautil entre 2013 et 2022 est intéressant. Selon l'état de cette forêt - son âge, la présence de points d'eau, quelques milieux ouverts - la présence des 100 espèces d'oiseaux observées est encourageante ; de même pour les 31 espèces patrimoniales d'oiseaux. Parmi les espèces patrimoniales, on trouve pour les oiseaux le Pic mar (déterminant ZNIEFF) et le Faucon hobereau (nicheur et migrateur rare en Ile-de-France). On y observe le Triton crêté (déterminant ZNIEFF, annexe II de la Convention de Berne...) et la Grenouille rousse (classée NT à la liste rouge d'IdF) pour les amphibiens, ainsi que la Leucorrhine à grand thorax (Classée CR liste rouge IdF et déterminant ZNIEFF) pour les libellules.


Il faut rappeler que sur les 1 250 hectares de forêt, une grande partie est resté en l’état depuis 30 ans. En effet, de nombreuses zones sont classées rouge ou bleu et sont interdites au public en raison d’effondrements possibles, ce depuis l’adoption en 1995 du Plan de prévention aux risques d’effondrement (PPRN) des anciennes carrières souterraines d’extraction du gypse. Cela a favorisé la présence et le maintien d’espèces variées car elles ne sont pas dérangées par la présence et l’activité humaine.


Bilan LPO


Oiseaux : 100 espèces observées entre 2013 et 2022, dont 31 patrimoniales

Amphibiens : 12 espèces observées entre 2013 et 2022, dont 5 patrimoniales

Odonates (libellules) : 29 espèces observées entre 2013 et 2022, dont 8 patrimoniales

Lépidoptères (papillons) : 168 espèces observées entre 2013 et 2022, dont 5 patrimoniales

Orthoptères (sauterelles, grillons, criquets) : 18 espèces dont 2 patrimoniales

Reptiles : 3 espèces observées entre 2013 et 2022, toutes patrimoniales


Une espèce patrimoniale est une espèce rare ou en fort déclin qui présente un enjeu pour sa protection. Elle est déterminée en fonction de différents classements des espèces, tels :

  • Être quasi menacée (NT) ou menacée dans la liste rouge de la région Île-de-France (les espèces classées vulnérable (VU), en danger (EN) ou en danger critique (CR)),

  • Être inscrite à la directive Habitat Faune-Flore (tous les taxons) ou à l'annexe I de la Directive Oiseaux (uniquement pour les oiseaux, donc) dans les Zones Natura 2000

  • Être inscrite à l'annexe II de la Convention de Berne

  • Être déterminant ZNIEFF, c'est à dire que la présence de l'espèce peut justifier le classement de la zone en ZNIEFF (ZNIEFF = zone d’intérêt faunistique et floristique)

  • Pour les oiseaux : être définie comme rare selon l'Atlas des oiseaux Île-de-France

Un seul de ces critères est suffisant pour définir l'espèce comme patrimoniale.


Une protection à transcrire dans les documents d’urbanisme


A l’avenir, ce massif forestier devrait être mieux protégé, notamment par l’obtention d’un statut de protection.


Il devrait également l’être au regard des documents d’urbanisme (par exemple le PLUi GPSEO en cours de 1ere modification) réadaptés à la marge, et par le SDRIF-E, schéma directeur régional de l’Ile-de-France, en cours d’élaboration. Les trames vertes inscrites au SDRIF approuvé en 2013 devraient être précisément confortées et protégées et les risques de mitage en cours mieux évités. Les cartes du futur schéma directeur de l’Ile-de-France devront identifier clairement les espaces naturels et forestiers à protéger.

Les élus, les associations et les responsables présents ont donc décidé lors de cette première réunion de demander une étude à l'administration afin d'obtenir à terme le statut de forêt de protection de ce beau massif.



A propos :

Bien Vivre à l’Hautil est une association de protection de l’environnement, principalement dédiée au Massif de l’Hautil et à ses environs.

La LPO est une association de protection de la nature et de la biodiversité reconnue d’utilité publique agissant sur le territoire national. Elle est représentée dans notre région par sa délégation LPO IDF.




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