La végétation, indispensable climatiseur

Les arbres, les haies, le couvert végétal : indispensables (aussi) en cas de fortes chaleurs

Quand il fait trop chaud, on se trouve si soulagé de s’abriter dans un endroit aéré et frais, dans une forêt, ou un groupe d’arbres !

Oui, mais pourquoi et comment préserver et améliorer le couvert végétal en ville ?

Sept degrés : c’est l’écart de température à 13 heures pendant une canicule, entre la chaussée d’une rue étroite de Strasbourg et le trottoir jalonné de tilleuls matures tous les 10 mètres.

A tous les niveaux, la végétation a un effet tampon et rafraichissant. Les arbres - en nombre et de tailles différentes - les arbustes, les haies, mais aussi la hauteur de l’herbe sur les pelouses et prairies. En effet, si l’herbe est rase façon golf, la terre est chaude ; si l’herbe est tondue à au moins 8 cm de hauteur de coupe, la terre est mieux protégée de la chaleur, et nous aussi ! Car nous demeurons dépendants de notre environnement. Il faut donc le protéger afin qu’il nous protège.

Chemin abrité entre le stade et l'école - Triel-sur-Seine

Des aménagements privés ou publics

Chacun d’entre nous, s’il a un petit bout de jardin, un balcon ou de plus grandes surfaces, peut agir à son échelle. Dans les villes des stratégies efficaces se mettent aussi en place.

Préserver le capital existant

L’effet climatiseur est plus efficace sur les vieux arbres, grâce à leur intense activité photosynthétique. « Un sujet âgé, doté d’une importante masse foliaire, pompe beaucoup d’eau ; elle transite par la sève et s’évapore par les stomates des feuilles », décrit Jonathan Lenoir, écologue forestier.  « Même en difficulté, un frêne, un chêne, un marronnier urbain sont à conserver en l’état ». Quitte à les suivre via un diagnostic phytosanitaire pour intervenir sur les arbres qui peuvent devenir dangereux.

Jouer sur la masse et les strates

« La transpiration réduit d’autant plus la température locale que les arbres sont nombreux : la synergie fait qu’un plus un est supérieur à deux, résume Jonathan Lenoir. En forêt, plus la canopée est dense, meilleur est l’effet tampon. En ville, mieux vaut un groupement d’arbres que quelques sujets épars. »

L’effet strate est efficace : c’est la complémentarité entre individus d’âge et de hauteur variés. « Avec leur système racinaire profond, les adultes résistent plus longtemps au stress hydrique. Les jeunes individus sont plus résilients : pompant l’eau de surface, ils savent tirer parti d’une grosse pluie après la sécheresse. » Et les uns aident les autres par complémentarité.

Fournir de l’espace aux racines

Végétaliser sur plusieurs niveaux requiert de larges fosses. Philippe Clergeau, chercheur à l’Inrae, évoque « la tranchée du XXIe siècle, où les arbres en contact échangent mycorhizes et bactéries ». Pratiquée en ville, cette tranchée doit être repensée comme un outil d’intégration de la biodiversité, en favorisant les trames vertes et une urbanisation écologique pour concilier développement urbain et conservation.

Six conseils santé pour éviter la chaleur

Claire Mounier-Véhier, cardiologue réputée, cite un article du Point

Quelques conseils pour ne pas trop souffrir de la chaleur sans avoir besoin de climatisation 🥵🥵 Aérez dès que la température extérieure passe en-dessous de la température intérieure, toute la nuit si possible. Pour une meilleure efficacité, placez un ventilateur devant la fenêtre, tourné vers l'intérieur. Fermez les fenêtres et les volets quand vous partez la journée. Faites sécher des draps, du linge ou des serviettes, pour humidifier. Fermez la porte de la cuisine pour éviter que la chaleur du frigo et du congélateur, du four ou des plaques de cuisson, ne se diffuse ailleurs. Si vous le pouvez, faites pousser des arbres autour de chez vous 😊 Et pourquoi ne pas s'habituer progressivement à la vie avec une température plus élevée ? Le corps le supporte très bien, avec quelques précautions d'hydratation. Nous ne sommes pas obligés de nous ruer sur les climatiseurs pour survivre 😂 D'autant qu'ils sont la cause de pas mal de laryngites estivales... Et la climatisation représente environ 10 % de la consommation électrique mondiale, contribuant donc largement à l'aggravation du réchauffement climatique...

Faite attention à vous en faisant attention à votre environnement